Le vote "FRONT NATIONAL en Alsace depuis 1984, ses interrogations pour l’avenir ?

Conférence-débat, Mardi 30 avril 2002 à 18h30, Salle des Fêtes de l’Hôtel de Ville de Brumath ayant eu pour thème : LE VOTE « FRONT NATIONAL » EN ALSACE DEPUIS 1984. SES INTERROGATIONS POUR L’AVENIR ?

Article paru dans les DNA du 02.05.2002
Brumath
Le vote FN vu par Alphonse Irjud

Alphonse Irjud a analysé le vote FN du premier tour de l’élection présidentielle ?

Pour Alphonse Irjud, la conjonction d’une mosaïque de causes qu’il a analysées explique le score réalisé par le Front national, en Alsace.
La jeune association brumathoise « Citoyenneté et démocratie locale » a invité, mardi soir, l’ancien rédacteur en chef du Nouvel Alsacien, pour animer une conférence-débat sur le vote FN du 28 avril. Le président Michel Mathien, professeur des Universités, a tout d’abord, expliqué que la soirée cadrait tout- à- fait avec la philosophie de son association qui se donne pour but de « promouvoir la citoyenneté par la réflexion prospective »
Alphonse Irjud plaça le vote en faveur de Le Pen dans la continuité des « votes protestataires » qui jalonnent l’histoire de l’Alsace, et dont le premier eut lieu en 1874, lorsqu’il s’agissait de désigner les représentants au Reichstag de notre province annexée. Il releva, cependant, que depuis 1984, l’extrême droite est, régulièrement, montée en puissance, au point de former, à l’heure actuelle, « un bloc stable » qui s’étend largement dans les campagnes.

Motivation

A. Irjud explique la motivation des sympathisants du FN par une multitude de causes : chômage, insécurité, incivilités, racisme, politique agricole commune, « déliquescence de la manière dont la démocratie est exercée en France », déception idéologique et confessionnelle, et d’autres raisons encore.

Pour le député Bernard Schreiner, iI faut se demander si, au-delà du vote protestataire, il n’y a pas, adhésion aux idées de Le Pen. S’agit-il d’un dogmatisme ? La démocratie ne s’est-elle pas piégée elle-même, s’interroge M.Mathien qui affirme qu’il faut continuer le dialogue et entreprendre la reconstruction ?

Le maire de Brumath, Etienne Wolf, craint qu’une éventuelle nouvelle cohabitation fasse le jeu de Le Pen.

D’autres intervenants firent entendre la voix de la raison, du retour à l’instruction civique, d’une réflexion sur nos institutions.

« Nous sommes devant un fait de société », pense M. Mathien qui annonce d’autres conférences-débats sur les perspectives, d’évolution de notre région. A.J.